De ce qui est...

De ce qui est...



(Ces informations ne peuvent être connues en RP que par les personnages ayant passé suffisamment de temps chez les Témoins du S'sarkh)


Les Effluves....


Certains les craignent.
D'autres les adorent.
Tous en souffrent.

Le S'Sarkh est une entité déchirée par les tourments, une entité à laquelle les Témoins ont décidé de vouer leur amour et leur respect.
Les Effluves sont l'expression de ses douleurs, un Parfum qui charrie ses peines et ses maux...
Elles touchent Syfaria comme une vague déchirante et déferlent sur la matière et l'esprit comme un océan de supplices.
Elles transmettent au monde ce qu'Il ressent.
Sa torture. Sa blessure. Sa déchirure.

En leur présence, deux choix s'offrent au malade : la folie ou l'illumination.
Leurs aléas tortueux portent les germes des Signes et l'écho de ses Passions.
Elles guident les Témoins sur la Voie et elles leur insufflent la Rage.

Elles sont le sang qui se déversent de ses plaies, l'arôme de ses brulures, le souffle du martyr.

Comprendre cette souffrance, c'est le comprendre Lui.
Endurer cette souffrance, c'est compatir à la sienne.
Apaiser cette souffrance, c'est contribuer à le guérir.
Pour ceux qui savent être sensibles à leurs nuances et à leurs subtilités, elles dévoilent un monde mystérieux peuplé de révélations troubles et de messages codés.

Mais l'élévation de l'âme demande son tribut; la démence qui ronge l'esprit et dévore le corps se frayent leur chemin avec plus d'aisance que tout les maux du monde.
On raconte qu'un tel, bercé par les Effluves, put contempler le S'Sarkh dans un rêve dont il demeura prisonnier.
On raconte qu'un autre, inspiré par les Effluves, peignit un tableau révélant les chemins du S'sarkh mais le brûla aussitôt après l'avoir considéré.
On raconte encore qu'un dernier, protégé par les Effluves, pouvait braver les pires douleurs mais demeurait coupé de l'univers des émotions.

Elles sont les deux faces d'une même pièce, les deux fils d'une même lame...

Le S'sarkh....


Mythe ou réalité, créature unique ou création collective, être sensible ou vision de l'esprit; le S'sarkh est respecté autant que craint, haï ou aimé,il fascine et éveille toute les passions, dans toutes les factions.
Il inspire les songes des poussiéreux, rêves ou cauchemars, et chez les Témoins, pas un seul fantasme ne se ressemble.
Ce qui ajoute à sa multiplicité naturelle et à la complexité de son concept.
On peut néanmoins percevoir certains aspects...

Le S'sarkh est un être hautement mystérieux dont l'aura occulte est la première caractéristique stable qui puisse lui être attribuée sans ambigüité.
Il reste indéfinissable, innommable, invisible, insaisissable...
Il est source d'inquiétudes et de questions, il est le secret qui préserve d'autres secrets,l'énigme dissimulant d'autres énigmes; à la fois détenteur de la révélation et noyé dans l'obscurité.
Une telle divinité ne pouvait donner naissance qu'à une mystique où symboles et signes tiennent une place centrale et structurante, piliers de la recherche du savoir.

Le S'sarkh est intimement lié à l'idée de souffrance.
Martyr subissant à chaque seconde qui s'écoule des milliers de tourments tous plus terribles les uns que les autres, c'est un éternel agonisant dont les peines ne peuvent être ignorées.
Ses douleurs, anciennes et continues, ne sont pas seulement liées d'une façon ou d'une autre à celles de l'île, mais sont aussi l'expression de quelque chose de plus fondamental...
On dit souvent que les épreuves qui parsèment une existence sont autant d'échelons qui mènent à une plus grande compréhension de sa nature et de la vie en général.

Le S'sarkh est une entité vagabonde, qui voyage et circule autour de Syfaria.
Ce fait, devenu évident au fil du temps, est néanmoins un élément primordial pour l'identifier.
Il erre aux frontières du monde, venu des profondeurs ou d'un ailleurs étranger; il est l'ombre des choses et semble, tel un gardien, préserver l'horizon et l'inconnu en cheminant aux grès d'auspices imperceptibles.

Les Témoins sont et demeurent avant tout des pèlerins et des voyageurs, parcourant les routes comme le S'sarkh l'océan.
Ici, les limites prennent un autre sens.

Si le mystère, la maladie et l'errance sont des notions auxquelles peut se rattacher le S'sarkh, il ne faut pas oublier que chacun calque sur cet être obscur ses propres croyances, souvent ses propres peurs.
Tantôt générateur de tous les maux du monde, tantôt guide vers l'illumination il peut aussi bien être le passeur qui accompagne les défunts dans l'autremonde que l'esprit vengeur qui a rendu une existence invivable.

Le P'KhenS'sarkh....


" Le S'sarkh.
Dieu de Souffrance, Maître de l'Océan...

Bête mythique, rêve intouchable.
Réceptacle et émetteur des songes syfarians, ombre divine qui plane sur nos existences.
Il est l'expression de la fragmentation occulte du monde, issu de la grande déchirure et de ses terribles séquelles.
Venu des profondeurs ou d'un autre univers, il est la révélation noyée dans l'obscurité.

Haï ou aimé, il fascine et enflamme les esprits autant que les passions.
Ce qui vint à moi cette nuit lointaine fut plus sinistre et plus superbe.
Sa présence brûle tout dans un feu nihiliste qui consume et illumine.

Il me semble maintenant que ma survie ne tint qu'à ma damnation, ma solitude et ma folie.
Je revins de ce choc chargé de peines mais aussi de vérités.
De vérités qui ne peuvent être dites.

Oh, passeur des limbes ! Père des signes !
Gardien de l'inconnu et porteur des mystères, il erre aux frontières de la réalité, emprisonné dans une agonie ancienne, dans un tourment éternel.

Ne sommes-nous pas ses enfants ?
Nous, vagabonds, pénitents et mystiques qui pour beaucoup avons fui le mensonge et la haine pour embrasser l'oracle de sa danse et entendre le requiem de ses plaintes.
N'entendez-vous pas dans son cri silencieux, les résonances secrètes de la sagesse rédemptrice ?"


La course la pousse dans ses derniers retranchements.
Elle puise dans ses ultimes ressources.
Voilà plus de deux heures qu'elle court.
Ses arrêts sont rares et brefs, mais nécessaires.
Le labyrinthe dans lequel elle erre n'est que dangers, souffrances, douleurs.
Elle sait que la sortie n'est plus très loin, mais elle sait aussi qu'elle n'ira pas au-delà.

Peu importe, elle aura accompli son devoir, rempli ses obligations, servi les siens.
Le Kar'nem mènera lui-même la cérémonie de ses funérailles, comme il lui a promis.
Et son corps ira aux flots, aux entrailles du S'sarkh.
Elle se surprend même à espérer que son nom restera dans les mémoires, qu'elle sera citée comme exemple.


...La Contemplatrice qui côtoya le P'khenS'sarkh...

Encore faut-il livrer le message.
Elle s'élance sur ces derniers mètres alors que l'écho de ses poursuivants lui parvient du lointain.
Elle grimpe et s'esquinte sur la forêt de cristal qui se dressent dans le tunnel, puis émerge du néant pour chuter dans la neige et le froid.

La violence du monde extérieur lui semble presque accueillante.
A terre, elle ne prend pas la peine de se relever.
Elle creuse un trou pour y dissimuler ses dernières notes; celles qu'elle a pu griffonner sur le départ.
Les seules qu'il lui reste. Bien peu de chose en vérité.

"L'Usurpateur est une ombre.
Il est normal que les Nemens n'aient jamais réussi à l'étudier correctement, personne ne le peut.
C'est une ombre.
Insaisissable et troublante.
Il semble appartenir à une autre réalité, qu'il manie à la perfection.
Il rôde toujours à la limite de votre champ de vision, dans le point mort de votre esprit, dans un recoin de votre âme.
Il oeuvre en secret, même au milieu des siens.
Il ne sert à rien de chercher à le décrire, il n'existe pas de mots pour cela.
Vous savez quand il est là, vous pouvez le sentir, l'apercevoir tout au plus.

Mais il vous échappe aussitôt.
Comme si votre regard n'était pas fait pour le saisir, et votre conscience pour l'appréhender."



Alors qu'elle termine son office, une ombre massive se dresse non loin, à la sortie des boyaux souterrains.
Silencieuse et terrible, la silhouette s'avance lentement pour rejoindre la fugueuse.
Elle hoquette de surprise et de peur, devant cette vision funeste.
Un Maraudeur.

Elle lance ses derniers mots, convaincue de sa fin imminente.
Je suis prête, la mort ne me fait pas peur.

Le souffle lui répond dans une ironie amère que ce n'est pas la mort qui l'attend, mais bien pire.
Tu n'as été que trahison et duplicité, ainsi tu demeureras.

En quelques secondes, elle sent sa conscience se déchirer et ses chairs se métamorphoser, comme une chenille devenant papillon.
Les germes de la corruption fleurissent en elle, et ce qui reste de son âme poussiéreuse est engloutie.
Absorbée.
Elle est devenue autre chose.

Elle est devenue l'ennemi...

"Et preuves" de Foi...


Chemin d'un disciple

Le pont de l’acceptation. Mofres y était enfin arrivé.
Sans connaître le S’sarknesh il connaissait le nom de cette ultime épreuve.. la Katsh’al… la traversée sous l’œil du Dieu.

La mer déchainée vomissait des torrents d’écumes, cette eau insipide qui rendait malade quand on la buvait.
Cette eau que le sel même avait lui-même fuit mais que l’ultime habitait.
Mofres resserra son pagne rapiécé autour de son corps et adressa une prière sourde à celui en qui il croyait.
Le passage semblait terrifiant, battu par les flots comme des crocs noirs qui se refermait parfois et ensevelissaient la totalité du pont.

Pourtant la Foi de Mofres ne faillirait pas.
Il s’était juré que s’il réussissait à échapper à la ruche alors il viendrait ici.
Ses cheveux battus par les bourrasques lui rappelait la mesure de son engagement. La blessure qui l’élançait dans les côtes aussi.
Des rejetons avaient éprouvé sa Foi depuis qu’il avait passé le pilier et pourtant jamais son abnégation pour le S’sarkh n’avait failli.
Il ne savait pas si la plaie s’infecterait. La douleur n’était rien.

Une nouvelle vague titanesque submergea le pont. Mofres franchit l’immense arche de pierre qui en marquait l’entrée.
Certains prétendaient que ce pont avait été lui-même construit avec ce que les Témoins avait retrouvé du S’sarkh, principalement ses rejets et parfois des restes de Témoin eux même.
Il était parcouru de dessins étranges souvent inachevés.
Quiconque restait trop longtemps sur le pont finissait par devenir l’un d’eux… l’une de ces créatures, c’est ce qui se murmurait...
Mofres avait entendu parler de ces choses mais Mofres avançait. Il n’était pas le seul.
Derrière lui il savait qu’un groupe de Nelda franchiraient sous peu à son tour le pont. Il les avait croisés. Il n’était pas resté avec eux.
Pour lui cette étape était solitaire. Il devait se retrouver seul avec son Dieu.

Mais ce ne fût pas l’image de S’sarkh qui envahit sa tête lorsqu’il traversa… ce fût celle du souvenir du sang qu’il avait versé en échappant à celles qui le retenaient….
Nul ne l’éloignerait plus jamais de S’sarkh. Ainsi vécut Mofres el Marfa.
Ainsi naquit sa rage...

Sur le cadavre d'un aveugle...

"Le pont ne cesse d’être rongé par les eaux.
Comme si le S’sarkh lui-même voulait couper cette île et notre Foi du monde.
Je sais que des témoins sont sans cesse envoyés avec de curieuses cargaisons sur l’ordre des Transcients.
Des témoins du corps qui ne reviennent souvent jamais. J’ai vu tant de choses… Je sais la force du S’sarkh… Je l’ai cherché partout sur Syfaria.
Mais rien, non rien ne me fera oublier ce qui se terre sous cette île… les cachots… les cris… ce que nous y avons apporté… J'ai essayé d'en parler avec d'autres Témoins des Yeux...

Qu'avons nous fait ?
"

Extrait d'un exposé réalisé par Gregory Belu
tchaë expert géologue section Mine et Prospection


[....] Certains prétendent que l’île ne serait en fait qu’un immense rejet de S’sarkh.
J’ai des doutes quant à cette affirmation. J’ai en effet pu me rendre moi-même sur l’île et je ne remercierai jamais assez les transports volants ainsi que l’aide des bulles qui m’ont permis d’y accéder sans emprunter le pont.
Évidemment, éminents collègues, ne croyez pas que je prête crédit à ces croyances stupides… mais il paraît qu’il est dans un état lamentable.
Enfin, j’ai donc pu y faire des relevés, même si bien sûr les Témoins n’en ont pas été avertis. Croyez bien que sinon… enfin…
J’ai les résultats de ces analyses et voyez par vous-même…[....]

Ethnologue Tchaë : Robert Petit
Extrait d'un exposé intitulé : « Propage nation ou la guerre souterraine.. »


Je commencerai cette présentation par la célèbre formule « Qui ne prend pas des vessies pour des lanternes peut pourtant prendre un Propage pour confident ».
Pour vous parler, et oui vous l’aurez deviné, des Témoins.
Quoi de plus intéressant n’est-il pas que cette faction ?

Elle vénère une entité qui semble le mal incarné, prône l’automutilation et par-dessus le marché cher confrère réussit à attirer du monde en son sein.
Alors oui, me direz-vous… cette soutenance n’est pas totalement étrangère à l’exil de notre très honoré collègue Marimor Sondri, Professeur émérite qui semblait une personne parfaitement équilibrée et je dis bien semblait…
(à ce moment Robert Petit se gratte le nez pour ménager le suspens)

Mais là !
Une question se pose, honorés collègues !
Comment un Propage réussit-il à vendre sa Foi avec autant de réussite ?
Même les Six n’ont pas de vendeurs aussi habiles pour nous faire acheter des coquilles vides avec du Sel…

Pour tenter d'en lever les mystères, mon exposé se déroulera en trois parties.
Dans l’une je développerai tout particulièrement l’ambaxuité relative aussi appelée S’sarkomite congénérative contagieuse… cette faculté que semble avoir les croyants à transmettre leur Foi..
Une seconde partie traitera plus particulièrement de la réceptivité des sujets et notamment l'attrait des éventuels pouvoirs que les disciples supputent que leur dieu leur donnera... aussi appelée S'sarkomancie mentale aigüe mais je ne vous apprends rien par là...
Enfin je conclurai sur les méthodes et l'éducation susceptibles de réfréner de telles pulsions et je vous prouverai par mon exposé qu'une conduite vraiment saine et équilibrée alliant sport et travail de l'esprit peuvent prémunir efficacement contre de telles déviances...




(Elaboré à partir de textes de Serphone et Khérybaqef Hemen )